Le nouveau plan de relance France 2030 annoncé par Macron concernerait les « innovations de rupture » en agriculture, soit le numérique, la robotique et la génétique. De fait, on continue avec les mêmes. Le contraire d’une rupture.

Concernant le numérique et la robotique, ce sont des investissements lourds que ne pourront réaliser que les grandes exploitations, au prix d’un agrandissement des surfaces pour rentabiliser l’investissement et d’un endettement. Au moment où se déroule la Cop 26, les experts du Giec n’en finissent pas d’alerter sur le réchauffement climatique et l’exigence de modifier en profondeur le mode de production capitaliste. « En même temps », le gouvernement s’enferre dans un type de développement agricole productiviste. Cette logique accélère la concentration agraire et une mécanisation à outrance allant à l’encontre d’une économie décarbonée.

Par ailleurs, le numérique en agriculture pose notamment la question de la propriété des données. Dans « la ferme connectée », qui possède l’information détient le pouvoir. Un fabricant de robots de traite ou de moissonneuses-batteuses concentre une masse de données qui se traduit par un assujettissement encore aggravé de l’agriculture aux industries d’amont du machinisme agricole. Dans le cas de la moissonneuse-batteuse, le fabricant est en capacité de rassembler les données issues de l’utilisation de la machine et ainsi d’analyser les rendements de l’exploitation. Rien ne l’empêche de revendre ces informations à un trader qui peut anticiper les achats et ventes de blé par exemple suivant l’évolution de la moisson. Cet