Loi Egalim - Négociations commerciales : un échec patent, mais annoncé
Après avoir dénoncé, en 2017, les États généraux de l’alimentation, comme des « tractations entre composantes du patronat pour la répartition de la valeur créée dans l’ensemble des filières agroalimentaires, pour une large part, par les salariés », notre fédération a continué de taper sur le clou avec la loi Égalim, affirmant que celle-ci ne modifierait pas les rapports de force dans la filière, des agriculteurs à la grande distribution en passant par les industriels de l’agroalimentaire. Les rapports remis à la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale et aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie font un constat d’échec. Notre organisation syndicale avait donc raison. Seulement voilà, Macron et consorts, fidèles à la sempiternelle marque de fabrique autiste, ont ignoré nos analyses et propositions et répondu aux exigences du grand patronat.
Pourquoi un tel échec ? On est toujours dans un affrontement où s’expriment des intérêts contradictoires entre capitalistes dans un contexte de forte hausse des prix agricoles. Selon le Fmi, l’indice des prix des produits agricoles a bondi de 20 % entre août 2020 et février 2021, tiré par les hausses de 45 % des huiles végétales et de 41 % des céréales notamment. Comme en 2008, la question est donc « comment transmettre cette hausse et qui va devoir la prendre en charge ». Les milieux dirigeants du monde agricole, les industriels comme les distributeurs, au-delà de se bouffer