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Etats généraux de l’alimentation : suite. Tromperie sur la marchandise
vendredi 2 février 2018
Le grand spectacle des États généraux de l’alimentation se conclut en jeu de rôle mortifère. Pseudo concertation, ceux-ci devaient « révolutionner » la répartition de la valeur pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail et assurer l’accès des consommateurs à une alimentation saine et de qualité. En fait, le ministre de l’Agriculture l’avoue lui-même « Nous n’avons pas de recette miracle. Sinon d’autres avant nous l’aurait trouvée. » En résumé, faire beaucoup de bruit pour que rien ne change ! Et en effet, les mesures du projet de loi présentées au Conseil des ministres le 31 janvier ne sont pas de nature à modifier fondamentalement les rapports de force dans la filière, des agriculteurs à la grande distribution en passant par les industriels de l’agroalimentaire.
Pas de remise en cause de la Loi de modernisation économique de 2008. Cette loi, dont Macron fut le promoteur sous la baguette de Sarkozy, octroie des privilèges exorbitants à la grande distribution dans les négociations commerciales. Ce qui n’a eu pour résultat que la poursuite de l’augmentation des prix de l’alimentation. Comme peuvent le constater les analystes du Figaro, qui ne peuvent être taxés de « dangereux révolutionnaires », le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) de 10 %, prévu dans le projet, crée les conditions pour que la guerre des prix perdure et se généralise. Il entraînera et justifiera une augmentation générale des prix alimentaires. Distributeurs et industriels de l’agroalimentaire se partageront les marges supplémentaires sur le dos des consommateurs, tandis que la hausse des prix accentuera les inégalités de consommation. La limitation des promotions n’est qu’un cautère sur une jambe de bois. Les scènes affligeantes sur le Nutella, suite à une opération publicitaire réduisant de 70 % le prix du produit, montrent l’état de misère de la population et la faiblesse du pouvoir d’achat de la grande masse des salariés. Ainsi, des produits alimentaires deviennent-ils des produits de luxe pour les catégories sociales défavorisées. Le projet de loi confirme que les salariés, comme les consommateurs, ne feront pas partie du partage de la valeur créée dans la filière, clamé par Macron.