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Ministère et alimentation. Les salariés... connaît pas !

jeudi 25 janvier 2018

Le dernier magazine du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, publié en décembre 2017, est entièrement consacré aux États généraux de l’alimentation. Le ministère poursuit son entreprise d’enfumage.

L’antienne du « consommateur doit prendre conscience que pour avoir des produits de qualité, il faut également les payer à un prix rémunérateur pour chaque acteur de la filière » est le fil conducteur de la publication ministérielle. Et de multiplier les exemples, Amap, Projet alimentaire territorial, agriculture bio, circuits courts…. Quid de l’agriculture dite conventionnelle qui représente la plus grande part de la production agricole ? Quid de la responsabilité des industries agroalimentaires dans la mise à disposition d’une alimentation saine et équilibrée ? Quid de la loi de modernisation économique qui octroie des privilèges considérables à la grande distribution dans les négociations commerciales ?
Les salariés sont totalement ignorés. Pas un mot ne leur est consacré dans cette publication. Pour le ministère, ils ne font évidemment pas partie des « acteurs de la filière », alors que ce sont eux, par leur travail, qui créent la plus grande part des richesses. Si le tryptique du développement durable, économique, social et environnemental, est rabâché à quasi toutes les pages, force est de constater que le social est totalement passé à la trappe.
Certains prêtent la main à cette opération d’enfumage, comme le président de l’Observatoire des prix et des marges qui répète « personne ne s’en met plein des poches ! » en parlant des agriculteurs, des industriels agroalimentaires et de la distribution. Comment explique-t-il que la famille Mulliez (groupe Auchan) est l’une des premières fortunes de France, en augmentation de 15 % en 2017 si ses magasins ne gagnent pas d’argent. Ou les milliards d’€ de dividendes distribués aux actionnaires dans les industries agroalimentaires ? Il est muet sur ces questions, ce qui ne l’empêche pas d’enfoncer le clou de « la responsabilité des consommateurs et de leur mode de consommation dans l’évolution des marges » ! Le ministère embraye sur le mot d’ordre patronal des Danone et consorts et participe de la stratégie d’augmentation des prix alimentaires qui, sans augmentation du pouvoir d’achat des salariés, va engendrer une aggravation des inégalités de consommation et de la situation alimentaire des catégories populaires.