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Lactalis : salmonelle. A trop tirer sur la corde
vendredi 12 janvier 2018
Lors d’une rencontre syndicale, Julien HUCK, Secrétaire Général de la Fédération a pu déclarer : « Le groupe laitier, par son incurie persistante et son objectif de profits à court terme, scie la « branche », instable et branlante, sur laquelle sont assis des milliers de salariés. Si dans son dernier communiqué de presse, Lactalis tente de se dédouaner, le scandale du lait infantile contaminé par la salmonelle est de l’entière responsabilité de sa stratégie. En assurant qu’il retire les produits concernés, affirmant contre toute crédibilité que ceux-ci ne sont pas contaminés, somme toute, piètre exercice d’équilibriste auquel il se livre. Les salariés du groupe apprécieront.
Les causes de ce nouveau scandale sont à chercher pour une grande part dans la politique sociale de l’entreprise. Les salaires et la reconnaissance des qualifications au rabais, les conditions de travail déplorables, les licenciements à tout va, les externalisations et les précarisations, sont des réalités sociales qui sont les causes de ce désastre industriel. Et cela parallèlement aux 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2016.
De plus, l’introduction de la méthode Lean impose aux salariés le lavage des machines en fin de poste alors que celles-ci devraient l’être par des équipes spécifiques et formées. Cette situation pose de véritables problèmes sanitaires dont on voit aujourd’hui les conséquences. De multiples contrôles devraient être effectués, depuis l’arrivée du lait jusqu’au conditionnement. Ils devraient être réalisés sur la base d’un cahier des charges interne qui définit les normes européennes. A l’évidence le groupe s’assoit dessus. L’autocontrôle porte toutes les défaillances d’aujourd’hui. Il va à vau l’eau. On en voit le résultat. Toute honte bue, le groupe cherche des boucs émissaires. L’ADN patronal est tenace. Leclerc et d’autres centrales d’achat ont fait de même. Les salariés de production et du laboratoire ne peuvent pas être pointés du doigt. Du fait de leurs conditions de travail dégradées, les salariés ne disposent pas de moyens et de temps suffisants pour faire leur travail. En lieu et place de telles réalités, ce sont des créations d’emploi et de véritables contrôles publics qui devraient être réalisés. L’autocontrôle sur lequel le patronat s’arque boute et dont il vante les mérites, soutenu en cela par les gouvernements successifs, macroniste compris, doit céder la place à de véritables contrôles publics confortés par des moyens humains et matériels renforcés.