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Groupe Danone. Faber, en nouvel Ignace de Loyola

lundi 11 décembre 2017

Promotionné dans toute la presse bien pensante à l’occasion de la passion, pardon de la passation de pouvoir entre F. Riboud et E. Faber, il a eu droit, sans surprise, à une page dans le journal patronal « Les Echos » pleine d’onction. Il se réfère encore et toujours à « l’ADN du double projet économique et social », qui ne fait plus illusion parmi les salariés, pour sanctifier la vision imprimée par son prédécesseur « d’une santé pour le plus grand nombre », comprendre pour les consommateurs « solvables » tant en France que dans le monde.

Lui aussi voudrait laisser son empreinte sur la stratégie du groupe. Il va jusqu’à parler de « révolution de l’alimentation ». Révolution conservatrice certainement. Le miracle d’un changement fondamental de la stratégie de Danone n’aura pas lieu. L’objectif du nouveau PDG est d’atteindre une marge financière de 16 % d’ici à 2020 contre 14 % aujourd’hui et de viser une économie d’1 milliard d’€ sur la même période. Où peut donc se nicher l’humanisme dans de tels objectifs ? Il affirme que « la performance économique est une nécessité, mais que le progrès social en est le moyen et la finalité ». Il devra l’expliquer aux salariés qui subissent la multiplication des plans de suppression d’emplois, la précarité, l’application du Lean engendrant stress et mal vivre, la faible revalorisation des salaires. Pour lui, le progrès social passe par la dégradation des conditions de vie et de travail tandis que le taux de redistribution des dividendes aux actionnaires atteignait 80 % du résultat net en 2014 contre 60 % en 2013. Dans le même temps, Danone a bénéficié de plus d’1,5 milliard de Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi non pour créer des emplois, objectif affiché du CICE, mais pour poursuivre les restructurations.