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Etats généraux de l’alimentation. Piquer toujours dans les mêmes poches
mardi 8 août 2017
Les États Généraux de l’Alimentation se sont ouverts le 20 juillet par une « grand-messe » et se termineront de la même façon fin novembre. Les conditions de vie et de travail de centaines de milliers de salariés de nos professions et de la misère touchant des dizaines de millions de consommateurs de notre pays mises sous le boisseau, l’essentiel des discussions porte sur « la création et la répartition de la valeur ». On peut d’ores et déjà gager, au vu des déclarations des uns et des autres, que les décisions adoptées par le gouvernement tourneront autour du « coût du travail » prétendu élevé et d’une augmentation généralisée des prix de l’alimentation. Autant dire que la facture sera salée pour les salariés et les consommateurs. Dans le même temps, la concentration agraire se poursuivra et la monopolisation capitaliste de toutes les filières s’amplifiera.
Quelques vérités sont pourtant bonnes à réaffirmer. 80 % des salariés permanents agricoles et la quasi-totalité des centaines de milliers de salariés saisonniers sont payés au Smic. Dans l’industrie agroalimentaire comme dans le commerce alimentaire, les salaires sont inférieurs de 15 à 20 % à ceux de l’industrie manufacturière. Le patronat a très largement bénéficié du CICE, dont l’objectif affiché était de faciliter les investissements et l’emploi. Or, de 2004 à 2017, à périmètre industriel identique, le nombre de salariés a régressé de 6 %, soit une perte de 35 000 emplois. Dans le même temps, le nombre d’intérimaires progresse de 27 % et son taux passe de 6,2 % à 8,4 %. Corollaire, entre 2012 et 2016, la productivité a augmenté de 9 %. Si ces stratégies alimentent, entre autres, les profits en progression constante, le « reste pour vivre » en fin de mois, pour des millions de salariés avoisine le zéro, voire est négatif, et après bien des privations.