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L’avenir de la viticulture est posé
jeudi 29 juin 2006, par
Lors d’une rencontre de militants de la profession, Gérard Francès, membre de la Direction fédérale a pu déclarer :
« La commissaire européenne à l’agriculture, Marian Fisher-Boel, dans un effet d’annonce dévastateur, promet l’arrachage de 400 000 hectares de vignes dont 200 000 en France. Elle propose également la suppression des subventions européennes pour la distillation et le stockage qui permettent une régulation de la production des vins, et une politique de labellisation simplifiée. Pour couronner le tout, Bruxelles veut lever « l’interdiction existante de vinifier les moûts importés et de mélanger les vins communautaires avec des vins non communautaires ». C’est la porte ouverte à des pratiques œnologiques frauduleuses : cette pratique mettrait en cause toutes les traditions et savoir-faire français et de nombreuses années d’efforts des viticulteurs et des salariés pour améliorer la qualité des vins.
C’est la parfaite illustration de la capitulation de l’Union européenne, face à la logique de libéralisation des échanges agricoles de l’OMC face aux intérêts des Etats-Unis.
Au motif que l’Europe, dont la France, produit trop de vins qui ne trouvent pas de débouchés, cette réforme annonce le sacrifice de la viticulture, sur l’autel du capitalisme et des intérêts du négoce et des grands groupes de ce secteur, entraînant ainsi la disparition de milliers d’exploitants et de centaines de milliers de salariés de la filière viti-vinicole. Dans le même temps, la production continue d’augmenter dans les vignobles d’Amérique (nord et sud) et océanique (Australie et Nouvelle-Zélande) ; les exportations d’Afrique du Sud et d’Australie ont augmenté respectivement de 770 et 500 % en dix ans.
Seuls à avoir applaudi des deux mains ce projet de réforme, les géants de l’agroalimentaire, dont Pernod-Ricard (vignobles en Argentine, Afrique du Sud, Australie … 23 millions de caisses vendues), tirent profit de cette logique d’ « industrialisation » du vin, favorisant ainsi la course à plus de profits, avec le concours de la grande distribution qui assure 70 % de la vente des vins en France.