Commission Attali : à la soupe !

N. Sarkozy vient de créer une commission « Pour une libération de la croissance française » présidée par J. Attali. Le Président de la République, comme un monarque, crée commission sur commission à son bon vouloir. Une telle politique a plus à voir avec les tréteaux qu’avec des orientations démocratiquement élaborées et utiles au pays. Collatéralement, elle permet à quelques unes et quelques uns de se recycler ou, tout bonnement, d’aller à la soupe.

Les circonstances et la composition de cette dernière sont plutôt gratinées.

Le Conseil d’Analyse Economique vient de rendre un rapport sur « les leviers de la croissance française » qui se montre de façon implicite assez critique à l’égard des mesures prises depuis le 6 mai. Serait-ce parce que ce Conseil a été créé par l’ex-Président et que ses conclusions ne plaisent pas en haut lieu, qu’une nouvelle commission est créée ?

Sa composition correspond en effet beaucoup plus à ce qu’il en attend. On peut en juger : sur les 42 membres qui composent cette commission, 21 sont des PDG ou des représentants des milieux d’affaires. On peut gager que ceux-ci ont des propositions déjà finalisées intégrant les objectifs de N. Sarkozy de mise en cause des avancées sociales (CDI, régimes spéciaux, 35 h, protection sociale solidaire inter-générationnelle…). Rien de moins que le programme du Medef. Ainsi le PDG de Nestlé, Peter Brabeck est-il membre de cette commission. Les salariés du groupe et de l’ensemble des industries agroalimentaires peuvent juger des réflexions pour « libérer la croissance » à l’aune de ce qu’ils vivent tous les jours : restructurations, délocalisations, licenciements par milliers et remise en cause des acquis sociaux.