Groupe Doux : un fiasco social et économique
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Charles Doux porte l’entière responsabilité du dépôt de bilan du groupe. Sa stratégie, essentiellement tournée vers l’exportation et l’implantation à l’étranger pour plus de profits immédiats, s’est faite au détriment du développement industriel avicole français, des emplois et de la qualité des produits.
Les gouvernements successifs ont accompagné cette stratégie. Le groupe Doux a perçu, en 15 ans, 1 milliard de subventions à l’exportation dans le cadre de la Politique Agricole Commune et divers cadeaux fiscaux et sociaux. Merci à l’Europe du capital ! Le rachat de Frangosul au Brésil en 1998 s’est traduit par la destruction de 14 sites industriels en France et la suppression de plusieurs centaines d’emplois notamment chez Père Dodu (dont 450 emplois supprimés à Locminé). Charles Doux, 146ème fortune de France en 2011, laisse au minimum une ardoise de 434 millions d’euros d’endettement.
Les interventions des organismes publics (le Fonds stratégique industriel et le Comité interministériel de restructuration industrielle) ont accompagné ces politiques destructrices. Les politiques gouvernementales participent du fiasco. Comment est-il possible qu’un patron tel que Charles Doux, qui détient entre ses mains l’avenir de plusieurs milliers de salariés, d’éleveurs et d’emplois induits, ait pu agir sans aucun contrôle de l’utilisation de fonds publics aussi importants ? Cette stratégie s’est soldée par un fiasco économique et social retentissant qui n’a pas fini de se répercuter sur les salariés, la filière et les territoires.